Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu, le mercredi 2 mars 2016, sa première réunion ordinaire au titre de l’année 2016 dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar en République du Sénégal, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Le Comité a passé en revue les principales évolutions intervenues au cours de la période récente et apprécié les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives de stabilité des prix et de croissance économique de l’Union.
Sur le plan international, le Comité a relevé que l’activité économique mondiale a été marquée par une croissance modérée dans la majorité des pays industrialisés et la poursuite d’un ralentissement dans les principaux pays émergents, en particulier en Chine. Dans ce contexte, les cours mondiaux de la plupart des matières premières, notamment celles exportées par les pays de l’Union, ont poursuivi au quatrième trimestre 2015 leur tendance baissière à l’exception de ceux du cacao et de l’huile de palmiste.
Examinant la situation interne de l’Union, le Comité a noté que l’activité économique s’est maintenue à un rythme soutenu au quatrième trimestre 2015, sous l’effet d’un regain de dynamisme du secteur primaire. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Union s’est situé à 6,7% en glissement annuel, contre 6,4% le trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année 2015, la progression du produit intérieur brut de l’Union ressortirait à 6,6% comme en 2014.
Analysant la situation des finances publiques des États membres de l’Union, le Comité a relevé une détérioration du solde budgétaire, base engagements, dons compris, estimé à 3,8% du PIB en 2015 contre 3,3% un an plus tôt. Cette accentuation du déficit budgétaire est imputable à un accroissement des dépenses publiques plus important que celui des recettes. Les membres du Comité de Politique Monétaire ont, à cet égard, réitéré l’invitation faite aux Etats d’œuvrer à l’amélioration des recettes fiscales et à la poursuite des efforts de rationalisation des dépenses publiques afin d’imprimer au déficit budgétaire une orientation lui permettant d’atteindre la norme communautaire de 3,0% à l’horizon 2019.
Les membres du Comité de Politique Monétaire ont constaté que l’inflation s’est située à 1,3% en glissement annuel à fin décembre 2015 contre 1,1% à fin septembre 2015. Cette évolution s’explique essentiellement par la progression des prix des produits alimentaires locaux, notamment les légumes, les tubercules et les céréales. A l’horizon de 24 mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,9%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.
S’agissant des conditions monétaires, le Comité a observé une détente des taux sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire où le taux moyen pondéré a baissé de 34 points de base par rapport au trimestre précédent pour s’établir à 3,49% au quatrième trimestre 2015. Le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est, en revanche, accru de 4 points de base à 2,59% contre 2,55% au trimestre précédent.
Au terme de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal, respectivement à 2,50% et 3,50%, niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure fixé à 5,0%, niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012.
Fait à Dakar, le 2 mars 2016
Le Président du Comité de Politique Monétaire
Tiémoko Meyliet KONE