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Allocution de bienvenue du Gouverneur de la BCEAO lors de la réunion semestrielle du Groupe Consultatif Régional pour l’Afrique Subsaharienne du Conseil de Stabilité Financière

Monsieur le Gouverneur de la South African Reserve Bank, Co-Président du Groupe Consultatif Régional du Conseil de Stabilité Financière pour l’Afrique Sub-saharienne, 

Monsieur le Gouverneur de Bank of Zambia, Co-Président du Groupe Consultatif Régional du Conseil de Stabilité Financière pour l’Afrique Sub-saharienne, 

Messieurs les Gouverneurs, 

Monsieur le Président de l’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA, 

Mesdames et Messieurs les représentants des Banques Centrales membres du Groupe Consultatif Régional du Conseil de Stabilité Financière pour l’Afrique Sub-saharienne, 

Monsieur le Secrétaire Général du Conseil de Stabilité Financière, 

Madame et Messieurs les représentants du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale, 

Mesdames et Messieurs, 

Chers participants 

C’est un honneur pour la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d’accueillir cette première réunion, au titre de l’année 2024, du Groupe Consultatif Régional pour l’Afrique Sub-saharienne (GCR-ASS) du Conseil de Stabilité Financière. 

J’en suis d’autant plus heureux que c’est la première fois que la rencontre de notre Groupe consultatif se déroule dans une juridiction francophone. 

Spécialement encore, en plus du Sénégal où se situe le Siège de la BCEAO, ce sont les sept autres Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) qui vous accueillent, en l’occurrence le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger et le Togo

Ces pays ont décidé de s’unir au plan monétaire à travers une monnaie commune, une Banque Centrale unique, une Autorité de supervision bancaire supranationale ainsi qu’une Autorité des marchés financiers et un Fonds régional de Garantie des Dépôts et de Résolution. 

Je voudrais donc remercier toutes les délégations ici présentes, avec une mention spéciale aux Gouverneurs des banques centrales d’Afrique du Sud, de la Zambie, de l’Angola et du Lesotho qui ont spécialement effectué le déplacement. 

Permettez-moi également d’adresser mes vifs remerciements aux Autorités sénégalaises pour les facilités déployées, en vue d’assurer la réussite de cet évènement international. 

Distingués Gouverneurs, Mesdames et Messieurs, 

5. Comme vous le savez, créé en 2009 par les gouvernements des pays membres du G20, le Financial Stability Board joue un rôle crucial dans la promotion de la stabilité financière mondiale, en coordonnant les activités des autorités nationales et internationales et en mettant en œuvre des réformes pour prévenir les crises financières futures. Le Groupe Consultatif Régional pour l’Afrique Sub-saharienne (GCR-ASS) est l’un des six groupes consultatifs régionaux mis en place par le FSB pour renforcer la mise en œuvre de ses missions à l’échelle mondiale.

Cette première rencontre de l’année 2024 du Groupe consultatif nous offre l’opportunité de faire le point et d’échanger sur plusieurs thèmes importants qui impactent la stabilité du système financier de nos juridictions respectives. 

Permettez-moi de situer le contexte de notre rencontre en soulignant quelques évolutions économiques récentes. 

Au plan mondial, les risques pesant sur la stabilité financière à court terme se sont atténués dans un contexte marqué par une orientation favorable de l’activité économique, une relative baisse des tensions inflationnistes, une attitude optimiste des marchés financiers internationaux et une détente des conditions financières internationales. 

Nonobstant ces signaux positifs, les vulnérabilités économiques et financières au niveau mondial demeurent. Pour les pays de l’Afrique subsaharienne, ces évolutions mondiales ont des implications significatives. Nous aurons l’opportunité d’en discuter en détail au cours de notre session. 

Notre Union Monétaire n’est pas épargnée par ces vulnérabilités. Je voudrais partager avec vous les récentes actions menées par la BCEAO et les Etats membres pour dynamiser la croissance des économies, réduire les pressions inflationnistes et préserver la viabilité extérieure ainsi que la résilience du secteur financier de notre Union. 

Pour faire face aux fortes tensions sur les prix, la Banque Centrale a entamé un resserrement de sa politique monétaire depuis juin 2022 à travers plusieurs hausses de ses taux directeurs. 

La Banque Centrale a également initié des actions réglementaires pour renforcer la résilience du secteur bancaire. Dans ce cadre, trois nouvelles lois ont été adoptées dans l’UMOA en 2023. Il s’agit de la loi bancaire, de la loi sur le secteur de la microfinance et de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ces évolutions réglementaires ont permis d’aligner le cadre juridique avec les standards internationaux et de tenir compte des vulnérabilités et opportunités intervenues au cours des années récentes dans le secteur financier de l’UMOA. 

Par ailleurs, le capital social minimum des banques de 10 à 20 milliards de francs CFA, en vue de renforcer la solidité des banques et leur capacité à davantage financer les économies des Etats membres de l’UMOA. De plus, les pouvoirs de supervision et de résolution bancaire de l’Autorité de contrôle ont été renforcés. 

La BCEAO s’est également engagée à soutenir la digitalisation de nos économies. 

Ainsi, la BCEAO envisage de démarrer cette année la phase opérationnelle de sa plateforme interopérable pour assurer les paiements instantanés dans l’Union. Elle a également modernisé le cadre réglementaire sur les services de paiement pour mieux encadrer les activités des FinTech de paiement. 

La conjugaison des politiques menées par les Etats et par la Banque Centrale a permis d’améliorer les performances économiques de nos pays. Ainsi, le taux de croissance du PIB est ressorti à 5,3% en 2023, et le taux d'inflation s’est replié à 3,7%, après avoir atteint un niveau élevé de 8,8% en août 2021. 

Le secteur bancaire dans l'UMOA demeure résilient. Les 135 banques en activité présentent un ratio de solvabilité moyen de 13,1% en mars 2024, pour une norme minimale fixée à 11,5%. 

Mesdames et Messieurs, 

En sus de ces questions relatives aux vulnérabilités affectant le système financier mondial et celui de l’Afrique subsaharienne que je viens d’évoquer, cette réunion du GCR-ASS est également pour nous un creuset d’échange sur des thématiques importantes que nous aurons à examiner et qui portent sur (i) les paiements transfrontaliers (ii) l’intelligence artificielle, (iii) les risques financiers liés au climat et sur (iv) les priorités du FSB déclinées dans son programme d’activités. 

Messieurs les Co-présidents, 

Mesdames et Messieurs, 

Notre première journée a été particulièrement enrichissante, avec notamment la tenue, hier, d'un atelier sur les paiements transfrontaliers. En outre, pour joindre l’utile à l’agréable, les délégations ont également pu découvrir quelques-unes des richesses culturelles qu’offre le Sénégal, avec l’incontournable visite de l’île de Gorée, lieu chargé d’histoire. J’espère que vous avez apprécié les excursions qui vous ont été proposées. 

Je suis convaincu que les différents points à l’ordre du jour permettront d’avoir des discussions fructueuses et constructives. 

Je souhaite plein succès à nos travaux et vous remercie de votre aimable attention.