Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu, le mercredi 4 juin 2014, sa deuxième réunion ordinaire au titre de l’année 2014 dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar en République du Sénégal sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Le Comité a, comme à l’accoutumée, procédé à l’analyse de l’évolution récente de la conjoncture internationale et régionale, apprécié les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme en matière de stabilité des prix et de croissance économique dans l’Union et pris des décisions de politique monétaire.
Le Comité a noté que la reprise de la croissance économique se poursuit, confortée par le regain de dynamisme de l’activité dans les pays industrialisés. Il a relevé que le ralentissement de l’activité économique dans les principaux pays émergents fait peser des incertitudes sur les perspectives de l’économie mondiale.
Le Comité a ensuite analysé la situation économique interne de l’Union. Les dernières estimations situent le taux de progression du Produit Intérieur Brut de l’Union, en termes réels, à 5,5% en 2013, en baisse de 0,8 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations. Cette révision des performances économiques est liée notamment aux résultats moins satisfaisants que prévu de la campagne agricole 2013/2014 notamment dans les pays du Sahel. Les perspectives économiques de l’Union situent le taux de croissance pour l’année 2014 à 6,6% grâce à la reprise dans le secteur primaire et son effet d’entraînement sur les autres secteurs.
En ce qui concerne le niveau général des prix à la consommation, le Comité a relevé la poursuite de la tendance à la décélération de l’inflation dans l’Union observée depuis novembre 2012. Le taux d’inflation, en glissement annuel, est ressorti à -0,3% à fin mars 2014 après un niveau nul à fin décembre 2013. Les principaux facteurs à l’origine de la décélération de l’inflation sont la détente des prix des produits alimentaires au premier trimestre 2014 et l’absence de tension sur les prix des carburants.
Les prévisions à moyen terme indiquent des risques inflationnistes globalement modérés. A l’horizon de 24 mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, devrait se situer à 1,3%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi au niveau de l’Union.
Examinant l’évolution des conditions monétaires, le Comité a noté que le taux moyen pondéré des transactions sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire s’est établi à 3,61% à fin mai 2014 contre 3,53% à fin mars 2014. Sur le marché des titres publics, le coût moyen des ressources levées par les Trésors nationaux sur la maturité à trois mois est ressorti à 4,29% à fin mai 2014 contre 4,48% à fin mars 2014.
Sur la base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs à leurs niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal restent respectivement à 2,50% et 3,50%. Le Comité a, en outre, décidé de laisser inchangé le coefficient des réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union à son niveau de 5% en vigueur depuis le 16 mars 2012.
Enfin, les membres du Comité de Politique Monétaire ont recommandé aux Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires à la réalisation d’une croissance robuste.
Fait à Dakar, le 4 juin 2014
Le Président du Comité de Politique Monétaire
Tiémoko Meyliet KONE