Monsieur le Conseiller du Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal, chargé de l’intérim,
Monsieur le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (APBEF-Sénégal), Président de la FAPBEF-UEMOA,
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif de l’APBEF-Sénégal,
Chers collaborateurs,
Mesdames et Messieurs
C’est avec un grand plaisir que je me retrouve ce matin devant vous, pour honorer une tradition, celle de maintenir un canal de dialogue fécond entre la BCEAO et le système bancaire de l’UMOA, au travers de leurs Associations Professionnelles et de leur Fédération.
Comme vous le savez, nous avons notre réunion annuelle que nous tenons avec l’ensemble des banques de notre Union Monétaire et la Commission Bancaire pour échanger sur l’évolution du secteur.
Cependant, il est nécessaire d’avoir une bonne perception des préoccupations spécifiques de chaque place. Ainsi, la rencontre de ce matin est la 7ème du genre que je tiens avec chaque Association Professionnelle des pays membres de l’UMOA depuis la mi-juillet 2023, la 8ème devant boucler cette série étant prévue cette semaine avec l’APBEF de Côte d’Ivoire.
Monsieur le Président de l’APBEF du Sénégal
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif
L’objectif de cette rencontre que je tiens aujourd’hui avec le Bureau Exécutif de l’APBEF du Sénégal, dans les locaux de l’Agence Principale de Dakar, est d’échanger avec vous sur la situation du système bancaire au Sénégal, de recueillir vos préoccupations en rapport avec le bon déroulement de vos activités et de partager les points d’attention de la BCEAO à l’intention de votre profession.
Je note d’abord qu’au plan macroéconomique, cadre global de vos activités, la croissance économique est restée soutenue au Sénégal, s’établissant à 4,2% en 2022 et 2023. Elle devrait plus que doubler en 2024 pour atteindre 9,2%. L’inflation est en baisse, de 9,7% en 2022 à 5,9% en 2023. Ce niveau reste en deçà de la cible mais la dynamique est dans la bonne direction, celle devant se situer en dessous de 3% en 2024.
Concernant la situation du système bancaire au Sénégal, je me réjouis de l’attractivité et du dynamisme de la place bancaire attestés par :
- le nombre d’établissements en activité, qui se chiffre à 31,
- la consolidation des emplois bancaires, en progression d’environ 16% en moyenne annuelle au cours des 5 dernières années,
- la réduction continue du taux de dégradation du portefeuille de crédits, établi à 9,1% en décembre 2023 contre 13,9% en 2019,
- le renforcement de la rentabilité de l’exploitation avec un PNB en hausse de 13,4% entre 2019 et 2023,
- un ratio de solvabilité moyen de 12,6% en 2023 pour une norme minimale de 11,5% respectée par la quasi-totalité des établissements.
Ce tableau globalement satisfaisant est toutefois atténué par la situation très dégradée de quelques banques en difficulté structurelle, dont la prise en charge vigoureuse est indispensable pour renforcer l’environnement bancaire.
Je salue à cet égard les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour leur restructuration et la solidarité de place manifestée pour accompagner la gestion quotidienne de ces banques.
Monsieur le Président de l’APBEF du Sénégal
Madame et Messieurs les membres du Bureau Exécutif
Les Services de la Direction Nationale de la BCEAO pour le Sénégal m’ont fait part des préoccupations de votre profession sur l’environnement d’exercice de vos activités, sur lesquelles nous aurons des échanges.
Je citerai notamment l’optimisation de la Centrale des risques bancaires, la dynamisation du marché interbancaire, l’orientation de la politique monétaire de la BCEAO, le projet d’interopérabilité des services financiers numériques et votre souhait de rencontres périodiques entre le Gouverneur et les Présidents des APBEF de l’Union.
L’occasion nous sera également donnée de partager les points d’attention de la BCEAO à l’intention des dirigeants des établissements de crédit, en relation avec les exigences de stricte conformité aux dispositions régissant l’activité bancaire dans l’UMOA, en particulier dans un contexte marqué par l’adoption de nouveaux textes réglementaires et par le relèvement du capital social des banques à 20 milliards FCFA.
Parmi ces nouveaux textes, j’évoquerai notamment la révision des lois portant réglementation bancaire et de la microfinance ainsi que de la loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive.
Avant de clore mes propos, je voudrais relever avec vous l’importance pour l’ensemble des acteurs à œuvrer à la préservation de la stabilité financière et à la conformité aux normes et standards internationaux régissant leurs activités opérationnelles pour un financement sain de l’économie du Sénégal et de l’Union.
Je vous remercie de votre aimable attention.