Le Conseil des Ministres de l’Union s’est réuni en session ordinaire, le 14 septembre 2000, dans les locaux de l’Agence principale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à Bamako, en République du Mali, sous la présidence de Monsieur Makhtar DIOP, Ministre de l’Economie et des Finances de la République du Sénégal, son Président en exercice.
Le Conseil des Ministres de l’Union s’est réuni en session ordinaire, le 14 septembre 2000, dans les locaux de l’Agence principale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à Bamako, en République du Mali, sous la présidence de Monsieur Makhtar DIOP, Ministre de l’Economie et des Finances de la République du Sénégal, son Président en exercice.
Ont également pris part à ces travaux, le Gouverneur de la BCEAO, Monsieur Charles Konan BANNY, le Président de la Commission de l’UEMOA, Monsieur Moussa TOURE, le Président de la Banque Ouest Africaine de Développement, Monsieur Boni YAYI et le Président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, Monsieur Léon NAKA.
Au titre de la BCEAO, le Conseil des Ministres, lors de l’examen de la situation économique, financière et monétaire de l’Union au 30 juin 2000, a noté le ralentissement de l’activité économique interne dans un contexte d’accélération de la croissance mondiale, ainsi que l’accentuation des tensions inflationnistes, liée notamment à la forte hausse des prix du pétrole et à l’appréciation du dollar des Etats-Unis. Le taux d’inflation, mesuré par l’indice harmonisé des prix à la consommation, s’est situé à 1,5% en moyenne sur le premier semestre de l’année 2000, contre une baisse de 0,2% durant la période correspondante de 1999.
Le profil des agrégats monétaires est cependant demeuré satisfaisant dans l’ensemble. En particulier, le taux de couverture de l’émission monétaire s’est relevé de 4,1 points de pourcentage pour se situer à 110,8% à fin juin 2000.
Sur le plan de la conduite de la politique monétaire, les Ministres ont adhéré à l’orientation récente adoptée par la Banque Centrale, pour endiguer les risques inflationnistes et ralentir l’évolution de la demande de crédit. Par ailleurs, les Ministres ont arrêté les directives de politique de la monnaie et du crédit pour l’année 2001, axées sur la maîtrise des prix et le renforcement de la stabilité monétaire et financière, en vue de contribuer à la relance de la croissance et à la mobilisation de l’épargne intérieure.
En vertu des dispositions de l’article 64 des Statuts de la Banque Centrale et des modalités y afférentes, arrêtées par le Conseil des Ministres, en sa séance du 29 septembre 1995, les Ministres ont approuvé la liste des contrôleurs nationaux et procédé, à la suite d’un appel d’offres international, à la nomination du Cabinet COOPERS & LYBRAND/DIEYE en qualité de Commissaire contrôleur de la BCEAO, pour les exercices 2000 à 2002.
Analysant les relations financières internationales, les Ministres ont noté les avancées enregistrées par certains pays dans leurs négociations avec le FMI et la Banque mondiale. Ils ont toutefois exhorté l’ensemble des Etats membres à maintenir ou rétablir des relations harmonieuses avec les Institutions de Bretton Woods, en vue de mobiliser des ressources extérieures conséquentes en appui aux efforts internes et de bénéficier des initiatives en cours, notamment pour la réduction de la dette extérieure et la lutte contre la pauvreté. Dans ce cadre, le Conseil a approuvé les conclusions et recommandations du séminaire ministériel sur la stratégie de lutte contre la pauvreté et adopté celles du séminaire consacré au blanchiment des capitaux. A cet égard, les Ministres ont opté pour une approche sous-régionale dans la définition des programmes d’éradication progressive de la pauvreté et dans la mise en place d’une législation anti-blanchiment au sein de l’Union.
Le Conseil a pris connaissance de l’état d’exécution des programmes de restructuration du système bancaire de l’UMOA, des opérations et résultats des banques et établissements financiers pour l’année 1999, des transactions financières de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest au cours du second trimestre 2000, ainsi que des rapports des Présidents des Comités Nationaux du Crédit. Il a par ailleurs été informé de la contribution de la BCEAO à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Au titre de la Commission Bancaire de l’UMOA, les Ministres ont été informés des décisions prises par cet Organe, lors de sa quarante et unième session. Ils ont accueilli favorablement les mesures arrêtées pour renforcer la solidité du système bancaire, par l’amélioration de la fiabilité de l’information comptable et financière et des systèmes de contrôle, dans la perspective de la mise en œuvre progressive du dispositif prudentiel, entré en vigueur le 1er janvier 2000.
A cet égard, les Ministres ont encouragé la poursuite des réflexions engagées pour la modernisation des conditions d’exercice du commissariat aux comptes des établissements de crédit, dans le cadre de leur mise en conformité avec les récentes évolutions enregistrées au plan international.
Au titre de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), le Conseil a approuvé la proposition de réaménagement et de programmation de la participation de cette Institution à la mise en œuvre, en faveur des Etats membres de l’UEMOA, de l’initiative PPTE d’allégement de la dette. Il a, par ailleurs, marqué son soutien aux efforts entrepris par la Banque pour améliorer le recouvrement de ses créances.
Le Conseil a également pris connaissance de divers dossiers d’information, notamment :
les études relatives au renforcement institutionnel et financier de la BOAD ;
la note relative aux garanties des emprunts obligataires, des emprunts interbancaires et des titres de créances négociables par la BOAD ;
les directives générales pour la préparation du budget de l’exercice 2001 et l’actualisation des Perspectives financières 2000-2004 de la BOAD.
Au titre du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, le Conseil des Ministres a approuvé le rapport annuel d’activités 1999 ainsi que les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 1999.
Les Membres du Conseil expriment leur profonde gratitude à son Excellence, Monsieur Alpha Oumar KONARE, Président de la République du Mali, pour l’audience qu’il a bien voulu leur accorder, au Gouvernement ainsi qu’au peuple malien, pour l’accueil chaleureux et fraternel qui leur a été réservé, au cours de leur séjour au Mali.