Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu sa réunion ordinaire le mercredi 2 mars 2011, dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar, en République du Sénégal, sous la présidence de Monsieur Jean-Baptiste M.P. COMPAORE, Gouverneur par intérim de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Au cours de cette session, le Comité de Politique Monétaire a procédé à l’examen de la situation économique, financière et monétaire récente de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), à la lumière des impacts de la crise politique en Côte d’Ivoire. Le Comité s’est préoccupé de la résurgence des pressions inflationnistes, consécutive au renchérissement des denrées alimentaires importées et à la progression des prix des carburants dans la plupart des pays. Le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est, en effet, accru de 2,6 points de pourcentage entre fin septembre 2010 et fin décembre 2010 où il s’est établi à 3,9%.
Le Comité de Politique Monétaire a, par ailleurs, relevé une évolution mitigée de l’activité économique, marquée par les effets de la crise énergétique dans la plupart des pays, les contre-performances du secteur industriel et la bonne orientation des secteurs tertiaire et agricole. En effet, pour le troisième trimestre consécutif, l’indice de la production industrielle s’est inscrit en baisse de 5,4%, en glissement annuel, au quatrième trimestre 2010, le secteur industriel ayant été affecté par le recul de la production des industries extractives et manufacturières. En revanche, l’activité commerciale s’est bien tenue, l’indice du chiffre d’affaires dans le commerce de détail ayant augmenté de 3,3%, en rythme annuel. Les dernières données des statistiques agricoles indiquent une progression de 15,1% de la production vivrière de la campagne 2010/2011.
Le Comité de Politique Monétaire a noté que l’impact de la crise en Côte d’Ivoire sur les perspectives économiques de l’Union et sur le système financier régional pourrait être significatif en 2011. A cet égard, le Comité a demandé à la BCEAO de poursuivre ses actions en faveur de la préservation de la stabilité financière dans la sous-région. Il a également recommandé aux Etats membres la mise en œuvre de mesures structurelles de soutien à l’offre.
Le Comité a relevé que les pressions inflationnistes resteront fortes au cours du premier semestre 2011 et que, pour les années 2011 et 2012, les perspectives d’inflation sont empreintes d’incertitudes, au regard du contexte actuel de l’Union.
Le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs de la BCEAO. Ainsi, le taux minimum de soumission aux opérations d’open market et le taux des opérations sur le guichet de prêt marginal restent respectivement fixés à 3,25% et 4,25%. Par ailleurs, le Comité a décidé de maintenir le coefficient des réserves obligatoires, à son niveau de 7,0% en vigueur depuis le 16 décembre 2010.
Le Comité note la nécessité d’une vigilance accrue dans le suivi de l’inflation afin de prendre, en temps opportun, les mesures appropriées.
Fait à Dakar, le 2 mars 2011
Le Président du Comité de Politique Monétaire
Jean-Baptiste M.P. COMPAORE