Le Comité de Stabilité Financière dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (CSF-UMOA) a tenu sa 26ᵉ session ordinaire le jeudi 19 décembre 2024 à Bamako, dans les locaux de l’Agence Principale de la BCEAO pour le Mali.
Le Comité a analysé l’environnement économique et financier international et régional au cours du second semestre de l’année 2024. Il a noté que l’activité économique mondiale a progressé favorablement, dans un contexte marqué par une baisse de l’inflation dans la plupart des régions et un assouplissement des politiques monétaires.
Le Comité a relevé que le secteur financier de l’UMOA est resté dynamique. En effet, la solidité du secteur bancaire se renforce avec un ratio de solvabilité total moyen en progression et au-dessus de la norme minimale fixée. Sur le marché financier régional, les indices de référence du marché boursier ont enregistré des hausses notables. Le secteur des assurances affiche un ratio de solvabilité largement au-dessus de l’exigence minimale. Pour sa part, le secteur de la prévoyance sociale affiche une solidité avec des ressources suffisantes pour faire face à ses engagements à court terme.
En dépit de ces évolutions positives, le Comité a identifié des vulnérabilités de sources externes et internes auxquelles le secteur financier de l’UMOA pourrait être confronté à court et moyen termes.
Au plan international, les tensions géopolitiques pourraient causer une plus grande fragmentation économique et financière. Par ailleurs, les niveaux d'inflation demeurent supérieurs aux cibles visées par les banques centrales dans certaines régions du monde et les indicateurs de viabilité de la dette souveraine continuent de se dégrader à l’échelle mondiale. En outre, la multiplication et la sophistication des cas de fraudes et d’arnaques pourraient fragiliser la stabilité financière et impacter négativement les efforts visant à promouvoir l’inclusion financière.
Au niveau régional, les vulnérabilités sont principalement liées aux conditions sécuritaires défavorables et aux troubles socio-politiques dans certains États membres de l'Union, préjudiciables au bon déroulement des activités économiques. Elles sont également dues à l’accroissement des principaux risques émergents, en particulier ceux relatifs au changement climatique et à la cybercriminalité.
Dans ce contexte, le Comité a émis des recommandations aux Etats membres et aux Autorités de régulation et de supervision du secteur financier de l’Union, aux fins de renforcer leur vigilance face aux facteurs de risque qui pèsent sur la stabilité financière, de consolider leur coopération et de poursuivre les actions entreprises pour renforcer la résilience du secteur financier régional et maintenir une bonne dynamique de croissance.
Fait à Bamako, le 19 décembre 2024
Pour le Président,
le Vice-Gouverneur de la BCEAO
Mamadou DIOP